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Fenêtre sur la Tunisie d'aujourd'hui
1 mai 2011

La Condamnation d'un ecrivain.

 

La Condamnation d’un écrivain.

Extrait du Roman « La Voi x du Silence)

 

En ce moment, la cour entra, et, à sa tête le président, qui, l'air sévère et la démarche ferme, vint s'installer dans son fauteuil, suivi de plus près par ses assesseurs...
L'auditoire se tut, comme fasciné par le charme magique de la cour.
Le président promena des regards empreints de mépris et de hauteur sur les accusés qui, pendant ce temps, se tenaient assis en face de la foule.
Aussitôt on fit appeler l'écrivain qui s'avança d'un pas nonchalant, mais ferme, d'un homme déterminé à braver l'injustice d'où  qu'elle vienne!
Le président le toisa avec une pointe d'ironie et d'un ton péremptoire, il s'engagea dans son habituel interrogatoire:
- Ecrivain de votre état... Ha! Ha! C'est curieux :vous avez fait publier une espèce de pamphlet sous forme de livre o-  vous avez fait appel à un soulèvement populaire contre le régime...!
- C'est vrai, monsieur le président, je n'ai pas désavoué mes principes et ce livre est destiné à être le bréviaire de tout honnête homme qui aspire à la liberté et au bonheur!
- Vous reconnaissez alors avoir tenté de troubler l'ordre public et de semer l'anarchie dans le pays?
- Je n'ai aucunement l'intention de renier l'objectif aue je vise par ce livre! Ne vous laissez pas éblouir, monsieur le président, par le mensonge et les apparences factices de ce régime hypocrite et sanguinaire!
- Taisez-vous! C'est encore un autre grief pour diffamation qui s'ajoute à cette série non moins terrible des chefs d'inculpation dont vous êtes accablé... Répondez à mes questions sans ambages et n'essayez pas de les éluder pour  parler d'autre chose...
- C'est effectivement ce que je suis en train de faire...!
Je me défends et je justifie la publication de mon livre...
"Je n'ai garde de me dérober à mes responsabilités: c'est un réquisitoire contre le régime, c'est vrai! Mais c'est aussi un miroir reflétant certaines vérités que nul ne contestera et que tout le monde murmure tout bas!
- Des vérités? La cour n'a pas besoin d'être gavée de vos prétendues vérités! Vous êtes un rebelle, un ingrat, qui mérite bien une belle sentence expiatoire...! Vous vous leurrez ! Vous semblez vivre dans l'illusion; votre fatras n'est qu'une utopie. Serait-il possible que rien ne  vous plaira dans ce régime? Vous vous insurgez, ce me semble, contre le règne de la prospérité! Le peuple est heureux et nage dans la félicité, cette félicité qui vous échappe et que vous ne voyez pas, tellement vous étiez aveuglé par l'ambition et la haine!
- Vous vous trompez, monsieur le président, vous vivez dans votre tour   d'ivoire. Vous possédez tout ce que vous désirez. Vous êtes comblé à l' excés... Vous êtes accablé de faveurs: tout descend sur vous sans que vous ayez à le réclamer: alors vous êtes loin de concevoir notre monde, nous qui vivons enchaînés comme vous voyez à notre misère et à notre esclavage!
- Vous ne me paraissez pas tout à fait normal! Vous délirez comme un diable, ce qui aggrave sévèrement votre cas...!
- Je n'ai pas peur d'être condamné! Mais je tiens à vous prévenir en présence de cette foule qui nous écoute qu'un jour viendra o-  brillera à jamais la vérité; et toutes les idoles, tristes vestiges de l'injustice et de la tyrannie, s'écrouleront, terrassées à jamais sous le poids de l'amour et de l'honneur!
- Avez-vous fini de nous rebattre les oreilles avec vos insanités?
- Non, je n'ai pas fini...! Certes je m'attendais à une condamnation sévère, car tout a été déjà prévu par vos supérieurs... Mais je veux vous dire une chose, c'est que quand vous et ceux desquels vous détenez les privilèges de juger les autres, vous serez tous réduits en un tas de poussière infecte, mon nom brillera aux horizons de la liberté et de la démocratie!
-Silence, minable écrivassier, petit salaud ! rugit le président, indigné.
Le président d'une voix imperceptible, s'adressa, tout en braquant les yeux sur l'accusé, à ses assesseurs; puis se redressant au bout d'un moment, il prononça le verdict, d'un accent apparemment hautain et moqueur.
- Attendu que vous êtes reconnu coupable de crimes contre l'Etat et les biens publics, attendu que vous avez plus d'une fois, au cours du procès, fait preuve d'insoumission, d'entêtement arbitraire, en vomissant des flots d'injures contre les responsables du pays; la cour, après en avoir délibéré, vous condamne à vingt ans de travaux forcés, avec exécution immédiate.
- Ah, cela ne m'étonnera en aucune manière! Vous paraissez avoir lu une sentence dont vous avez préparé au préalable la teneur! Quelle honte! Quelle ignominie! C'est l'imposture du siècle!

Drmohamedsellam

Sellam06@hotmail.com

 

 

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