Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fenêtre sur la Tunisie d'aujourd'hui
1 mai 2011

La Peine Capitale (extrait du roman"la Révolte du Pauvre)

 

La PEINE CAPITALE

Personne n'a reconnu ce jeune garçon qui semblait avoir vieilli d'un siècle et qui était pourtant, il y a à peine quelques semaines, beau, robuste, l'allure imposante, les cheveux brillants et souples, l'œil vif et lucide...
Péniblement, sous les yeux inquiets de ces personnes qui erraient incessamment autour de l'échafaud, il grimpa un escabeau et se trouva juste au-dessous d'une grosse corde qui se balançait légèrement, comme si elle eût été pressée de le happer…
A ce moment, un homme monta près de lui et d'une voix pleine de douceur et de regrets, l'invita à faire sa prière… Un silence lugubre, mêlé d'une terreur horrible, pesa sur tout le monde…
Après la prière, la main du bourreau toucha la corde et d'un ton bourru, lui ordonna de s'arranger pour en enfiler le nœud.
D'un geste brutal, RIHAB lui fit comprendre de  patienter et la voix tremblante et émue, il déclara:
"Messieurs, vous ne me connaissez point, il est vrai; je ne vous connais pas non plus…!
"Je vais mourir… je vais rejoindre l'éden où séjourne en ce grave moment l'âme immortelle de mon pauvre père…!
"J'ai péché, je suis loin de vouloir le désavouer… j'ai incendié par esprit de représailles… pour me venger de l'homicide de ce malheureux père qui n'a récolté durant toute sa vie, comme prix de son intégrité et son dévouement, que le mépris et une fin tragique…
"J'ai péché.. mais je n'ai pas assassiné pour le plaisir de voir le sang d'autrui se répandre à flots sur le sol…
"J'ai volé aussi, mais je n'ai volé que ce qui avait été usurpé aux pauvres pour le leur rendre…
"Mais lequel parmi vous, vous qui me regardez avec des yeux effarés, l'âme remplie peut- être de commisération sur mon sort, lequel parmi vous n'a pas péché, n'a pas volé et n'a pas extorqué d'une manière ou d'une autre le bien d'autrui?
"Lequel parmi vous, ose déclarer solennellement qu'il a les mains innocentes, pures et honnêtes?
"Il y a des criminels qui sucent en plein jour le sang du peuple, il y a encore des criminels qui sucent le sang des pauvres gens pour les faire disparaître ensuite…
"Oui, ces criminels vivent encore dans la paix, entourés d'une poignée d'admirateurs naïfs et accablés par l'aisance matérielle… Ils sont parmi nous et ils jouissent d'une liberté absolue.. souveraine..
"J'ai bientôt fini… je vais mourir… il ne me reste plus de temps pour les récriminations et la douleur… Mon père m'appelle dans l'au-delà…
"Qu'on m'enterre près de sa tombe… c'est le seul vœu  que je formule…!"
Brusquement, d'une main de fer, le bourreau se saisit violemment du jeune homme pétrifié d'épouvante et après lui avoir enserré le cou dans la corde et enveloppé la tête d'une bande d'étoffe improvisée, il imprima une secousse et en un tournemain, un cadavre hideux et livide se balançant dans l'air…
Tous les yeux se baissèrent avec recueillement et tous, comme un seul homme qui a horreur de regarder davantage ce spectacle, disparurent dans les couloirs obscurs…
A quelques heures de là, après cette scène macabre, lorsque la ville s'est arrachée à sa torpeur nocturne, une vieille dame, les yeux éteints, la démarche pénible, s'appuyant d'une main sur une canne en rotin, et de l'autre, elle tenait un vieux couffin aux rebords élimés, s'approcha lentement du portail de la prison…
Déposant par terre son couffin usé, elle y imprima, d'une main tremblante, une tape légère et soudain, une petite fenêtre s'ouvrit, d'où s'exhiba une tête chevelue à peine visible qui lança d'une voie rauque:
¾Qui va là? Qu'est-ce que vous désirez ma vieille?
A cette voie mystérieuse, la mère de Rihab répondit d'une voix grinçante et saccadée:
¾J'apporte de la nourriture à mon fils RIHAB...! Il devait avoir faim… ouvrez vite, je vous en conjure…
¾Ah!Ah! répartit soudain la vigie par des rires narquois… Votre fils n'est plus, ma vieille..! Il vient d'être embarqué dans l'au-delà… N'aie plus de soucis pour lui… Il n'a plus faim et ne l' aura plus jamais…!
La mère, soudain obsédée d'un présage funeste, répliqua:
¾Qu'est-ce que vous dites, Monsieur? Rihab est parti? Mais où est-il parti?
¾Je vous ai dit qu'il n'est plus ici…! En d'autres termes, il a été exécuté ce matin.... cela signifie qu'il est mort..!
A ce mot, la mère eut un mouvement de recul, comme si elle eût cherché à éviter d'entendre cette terrible nouvelle… Et ne pouvant croire ses oreilles, elle redressa encore la tête, les yeux, déjà bouffis de larmes, toujours accrochés désespérément vers cette espèce de lucarne d'où la même voix lui adressa un ordre catégorique:
¾Revenez ce soir pour reprendre la dépouille de votre fils! Et d'une claque brutale, la fenêtre se ferma…
Défaillante et le cœur atrocement déchiré, la mère de Rihab sentit cependant assez de force pour s'éloigner un peu de ce maudit portail et sous les regards indifférents des passants, elle posa sa canne, mit le couffin à côté d'elle et, vaincue par le désespoir, se vautra dans la poussière, en se lamentant avec des éclats lugubres, puis, n'en pouvant plus, elle se redressa et se prosterna dans une posture recueillie, comme si elle s'apprêtait à faire une prière…
Les yeux noyés de pleurs, fixant le ciel vide et les mains élevées dans un geste d'imploration et de méditation muette, elle resta ainsi, en butte aux regards silencieux et indifférents de cette foule qui se hâtait vers un destin inconnu…


Après la prière, la main du bourreau toucha la corde et d'un ton bourru, lui ordonna de s'arranger pour en enfiler le nœud.
D'un geste brutal, RIHAB lui fit comprendre de se patienter et la voix tremblante et émue, il déclara:
"Messieurs, vous ne me connaissez point, il est vrai; je ne vous connais
pas non plus
"Je vais mourir… je vais rejoindre l'éden où séjourne en ce grave moment l'âme immortelle de mon pauvre père…!
"J'ai péché, je suis loin de vouloir le désavouer… j'ai incendié par esprit de représailles… pour me venger de l'homicide de ce malheureux père qui n'a récolté durant toute sa vie, comme prix de son intégrité et son dévouement, que le mépris et une fin tragique…
"J'ai péché.. mais je n'ai pas assassiné pour le plaisir de voir le sang d'autrui se répandre à flots sur le sol…
"J'ai volé aussi, mais je n'ai volé que ce qui avait été usurpé aux pauvres pour le leur rendre…
"Mais lequel parmi vous, vous qui me regardez avec des yeux effarés, l'âme remplie peut- être de commisération sur mon sort, lequel parmi vous n'a pas péché, n'a pas volé et n'a pas extorqué d'une manière ou d'une autre le bien d'autrui?
"Lequel parmi vous, ose déclarer solennellement qu'il a les mains innocentes, pures et honnêtes?
"Il y a des criminels qui sucent en plein jour le sang du peuple, il y a encore des criminels qui sucent le sang des pauvres gens pour les faire disparaître ensuite…
"Oui, ces criminels vivent encore dans la paix, entourés d'une poignée d'admirateurs naïfs et accablés par l'aisance matérielle… Ils sont parmi nous et ils jouissent d'une liberté absolue.. souveraine..
"J'ai bientôt fini… je vais mourir… il ne me reste plus de temps pour les récriminations et la douleur… Mon père m'appelle dans l'au-delà…
"Qu'on m'enterre près de sa tombe… c'est le seul vœu  que je formule…!"

Drmohamedsellam

Sellam06@hotmail.com

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Fenêtre sur la Tunisie d'aujourd'hui
  • Etre un blog valable,c'est en effet le rêve de tout créateur de blog. Je pense que mon blog,en raison du souci constant avec lequel j'ai réussi à le mettre en place,avec un contenu profondément réaliste et objectif,mérite pour de bon le d'être élevé au
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité